Helios Espera
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Plus d’une décennie après ses débuts, Keith Kenniff, le maître d’orchestre derrière Helios, continue d’affiner sa signature sonore, une juxtaposition envoûtante d’ambiances douces et d’instrumentations solides. « Espera », son dernier bijou, s’avère être l’un des albums les plus intrigants de sa discographie déjà impressionnante.
Il serait réducteur de simplement étiqueter la musique d’Helios comme de l’ambient. Oui, il y a cette tranquillité éthérée qui enveloppe l’auditeur, mais il y a aussi une profondeur, une gravité, que l’on ne trouve que dans les œuvres les plus introspectives. Chaque piste de « Espera » est une invitation à la méditation, mais pas de celle qui vous berce dans une torpeur. Non, c’est plutôt une méditation éveillée, où chaque note, chaque texture, vous pousse à regarder à l’intérieur.
Prenez « Fainted Fog », le morceau d’ouverture. Sa montée lente mais assurée d’un bourdonnement discret à un paysage sonore complet est emblématique de la maîtrise de Kenniff en matière de composition. Les moments de calme, comme « Intertwine », offrent un espace pour respirer, avant que les titres plus animés ne captivent à nouveau l’attention.
Mais au-delà des pistes individuelles, c’est l’album dans son ensemble qui impressionne. Comme Kenniff lui-même l’a noté, chaque morceau est essentiel à l’ensemble. Retirer l’un d’eux serait comme déchirer une page d’un livre : le récit serait incomplet.
Ce qui est particulièrement impressionnant avec « Espera », c’est la façon dont Helios réussit à équilibrer l’ancien et le nouveau. Bien que l’album s’inspire clairement de ses racines ambient et électroacoustiques, il n’hésite pas à embrasser des sonorités plus modernes, avec des percussions downtempo et des touches électroniques.
Pour ceux qui connaissent déjà le travail de Kenniff, « Espera » est à la fois un rappel de son génie et une introduction à sa nouvelle direction. Pour ceux qui découvrent Helios pour la première fois, préparez-vous à un voyage musical inoubliable.
L’album, masterisé avec finesse par Rafael Anton Irisarri, avec une pochette captivante d’Oliver Barrett, est une preuve supplémentaire, s’il en fallait une, que Helios reste l’un des talents les plus importants et les plus sous-estimés de la musique électronique d’aujourd’hui. En bref, « Espera » n’est pas seulement un album à écouter, c’est une expérience à vivre.